Moulin Vert : pour que le rêve ne tourne pas au cauchemar

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Une promenade dans le quartier du Moulin Vert est une invitation à la rêverie, de la rue du Chat-botté à celle du Petit-Poucet ou Peau-d’âne, de la rue Gérard-Philippe à la rue La-Fontaine. C’est un joli quartier ouvrier, avec ses petits immeubles et ses pavillons appartenant au bailleur social « la société du Moulin Vert », son gymnase et son école, sa boulangerie et son marchand de journaux… Tout cela en bordure du Parc-des-Lilas, à 5 minutes du Tram et à 3 km de Paris. 

Mais, ceux qui y vivent ne peuvent que se sentir abandonnés. Cette cité-jardins, conçue à partir de 1923, pâtit depuis une vingtaine d’années d’une absence d’entretien et d’investissement. Les pavillons sont d’authentiques passoires énergétiques, au point que les factures de gaz et d’électricité peuvent atteindre 300 euros par mois. Les immeubles nécessitent une rénovation importante. Ce bailleur refuse pour l’heure de financer ces travaux.

Deux options sont envisagées. Vendre une partie du patrimoine pour rénover les immeubles sans améliorer les pavillons. Vendre l’ensemble du patrimoine à un autre bailleur. Mais, soit il opère une rénovation structurelle qui lui ouvre l’opportunité d’augmenter sensiblement les loyers au risque d’exclure la majorité des actuels locataires, soit il fait une opération à perte. Pas étonnant qu’il n’y ait toujours pas de candidats ! Face au sentiment d’impasse et d’abandon, la tension monte et le tous-contre-tous pointe son nez : immeubles contre pavillons, propriétaires contre locataires… Au contraire, c’est uni·es que celles et ceux qui y vivent imagineront un avenir heureux . 

Maintenant, il faut un engagement de la commune, permettant la rénovation du quartier sans chasser ses habitants. La très riche société du Moulin Vert se doit de mettre la main à la poche. La mémoire ouvrière de cette cité-jardins et son patrimoine architectural tout à fait exceptionnel mérite cet effort. C’est en tout cas notre conviction.