Salah Hamouri a mis un terme à la grève de la faim qu’il avait entamée avec 29 autres prisonniers politiques, ayant obtenu de premières libérations. Cet avocat Franco-Palestinien est en détention administrative depuis le 7 mars dernier. Ce système permet l’incarcération préventive et sans justification pour une période de 6 mois renouvelable. À la demande du groupe Vitry Rassemblé, Salah Hamouri est maintenant citoyen d’honneur de la ville de Vitry.
Interview d’Elsa Lefort, sa compagne
Nous devons marcher aux côtés des Palestiniens, guidés par « ce mal incurable qui s’appelle l’espoir »
Il aura fallu 19 jours de grève de la faim de 30 prisonniers politiques palestiniens pour obtenir d’Israël l’engagement de la libération prochaine des personnes âgées, des malades et des femmes emprisonnés. Ce régime, qualifié d’apartheid par Amnesty International, n’hésite pas à utiliser les humiliations, les tortures morales et même physiques pour faire plier le peuple palestinien. Depuis près de sept décennies, ce dernier tient tête avec courage et détermination. Elsa Lefort fait le point de la situation.
Comment va Salah, côté santé et côté combat ?
Salah vit actuellement une véritable torture psychologique. Il ne sait tout d’abord pas quand il sera libéré. Sa détention a déjà été prolongée deux fois et rien ne garantit qu’elle ne le sera pas une nouvelle fois, le 4 décembre prochain. Autre inconnue pour lui, à l’issue de cette libération, pourra-t-il vivre en famille à Jérusalem, ou sera-t-il définitivement expulsé vers la France ? Tout ceci est difficile. De plus, il a perdu 14 kg lors de sa grève de la faim et a passé 17 jours en isolement. Ses avocats nous disent qu’il garde sa combattivité et son exigence de justice intactes.
Pourquoi Amnesty international qualifie-t-elle le régime d’Apartheid ?
L’apartheid est un crime contre l’humanité, une grave violation des droits humains dont la définition est précisée par le droit international. Amnesty international s’est strictement basée sur cette définition pour utiliser une telle qualification dans un rapport fourni publié en février 2022. L’apartheid est défini comme un “régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un groupe racial sur un autre, dans l’intention de maintenir ce régime”. Ce rapport prouve que les autorités israéliennes ont progressivement créé un système d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien vivant dans les territoires palestiniens occupés, en Israël, ainsi que les personnes réfugiées palestiniennes dans les pays tiers.
Peut-on encore espérer une issue heureuse à cette situation ?
Tous les conflits coloniaux se sont soldés par la libération du peuple colonisé et par la justice. Il n’y a pas de raison que la Palestine passe au travers de cette norme. Le chemin vers la liberté est long, douloureux, certaines et certains en payent un lourd prix. Tous les jours, des Palestiniens sont victimes de la violence coloniale (arrestations, assassinats, démolitions de maison, expropriations…).
Le peuple palestinien fait preuve d’une résilience et d’une détermination qui forcent le respect. À nous solidaires du monde, de marcher à leurs côtés et de leur apporter notre soutien sur ce chemin en veillant à rester guidés par « ce mal incurable qui s’appelle l’espoir ».
