ROBESPIERRE : Pourquoi démolir un immeuble en bon état, alors que la demande de logements explose ? Le billet de Hocine Tmimi dans le Journal EV n°6 et une lettre à Mr Bel LLoch.
Pour les habitants du 21, avenue M. Robespierre, du bailleur la Semise, il n’est pas question de partir. Jean-François l’exprime avec émotion « Je n’ai pas envie de quitter mon logement, c’est ma vie : on s’entend bien avec les voisins, mes enfants sont nés ici… Et on nous demande de partir parce que le métro arrive ! C’est injuste ». Dans ce quartier populaire en cœur de ville, la mairie engage un projet de renouvellement urbain, soutenu par l’État. Au nom de la « mixité sociale », le projet pousse les plus démunis loin du centre-ville. Pour Maria, c’est non ! « Au pied de chez nous, il y a des commerces, le Centre de santé, le cinéma… et on nous propose d’habiter loin de tout, dans un appartement plus petit ! » La démolition ne détruit pas seulement des bâtiments, mais des vies ainsi qu’une solidarité et des lieux d’entraide sans égal qui se sont construits peu à peu. On peut confier son enfant, demander un coup de main pour la voiture, se faire dépanner pour du sucre ou de l’huile…
Pris au piège des processus de relogement, sans capacité à intervenir sur l’agenda ou les choix, les locataires comme leurs associations sont sidérés. Ils se battent contre la démolition. Ils dénoncent le mépris et l’arrogance de la Semise et de la Municipalité. Ils reprochent l’hérésie écologique du projet. Sans cadre de concertation, sans lieu pour faire entendre leur voix, sans réponse à leurs courriers… les habitants de la résidence se sont organisés en collectif. Inspirés par des expériences réussies dans d’autres villes, leur détermination à défendre leurs droits et leur mode de vie est confortée.
Avec eux, nous continuons de refuser de faire de la démolition le préalable de toute opération de rénovation urbaine. J’ai moi-même, comme conseiller départemental, interrogé Pierre Bell Lloch dans un courrier en date du 14 février… sans réponse à ce jour.

Voici la lettre que j’ai adressée à M. Bell Lloch, le 14 février 2024.
Ce courrier est resté sans réponse !

